12/03/2008
Eléonore Foucrey
Je suis arrivée en Chine il y a bientôt 3 ans. Une opportunité professionnelle en Chine s’offrait à mon ami. J’avais envie depuis de nombreuses années de partir vivre en Asie. Bien que la Chine ne fût pas auparavant le pays asiatique qui m’eut attiré le plus, principalement à cause de la barrière linguistique, nous avons décidé de tenter l’aventure chinoise. Nous nous sommes fixés une durée maximum de 5 ans, afin d’être capable de nous réhabituer à la vie en France, ce qui est parfois difficile après quelques années passées à l’étranger.
Quelles sont les 5 choses que vous préférez en Chine ?
En tout premier lieu, Shanghaï m’a séduite par le sentiment de sécurité qu’on y ressent. Il m’est possible de me balader seule dans les rues à n’importe quelle heure sans jamais craindre de mauvaise rencontre. Ensuite le bas coût de la vie rend possible de nombreuses sorties au restaurant et à Shanghaï nous sommes gâtés car ils sont nombreux et variés. Le moyen de déplacement privilégié des étrangers vivant à Shanghaï est biensûr le taxi. Il est peu cher et pratique de se déplacer en taxi, reste à ne pas avoir peur de la conduite à la chinoise. J’aime beaucoup Shanghaï la nuit, avec ses tours futuristes à l’éclairage flatteur. Et 5ème et dernière chose que j’apprécie à Shanghaï, c’est le marché aux tissus. Il est possible de s’y faire confectionner toute sorte de vêtements et encore une fois à des prix très raisonnables.
>strong>Quelles sont les 5 choses que vous regrettez le plus ?
Les repas de famille, flâner dans les librairies françaises, certaines gourmandises françaises et les sorties théâtre.
Quels conseils pourriez-vous donner au réseau des anciens de Centrale Marseille sur une expérience en Chine et en particulier dans votre ville ?
Il devient de plus en plus nécessaire de parler chinois pour trouver un emploi, le nombre de personnes souhaitant venir travailler en Chine ayant explosé ces dernières années. Il est important tout particulièrement en Chine de se construire un bon ‘guanxi’ (prononcer gouanechi) c'est-à-dire réseau. Il ne faut pas hésiter à chercher un emploi en dehors de Shanghaï et des très grandes villes chinoises. Si c’était à refaire je commencerai par un an de cours de Chinois dans une université chinoise avant de démarrer une recherche d’emploi. Cela laisse le temps de se construire un réseau et de se consacrer à l’apprentissage ou au perfectionnement de son chinois.
Pourriez-vous nous dresser les enjeux de votre business sur votre zone ?
Les sociétés chinoises du domaine de l’optique sont nombreuses, particulièrement dans les environs de Shanghaï. La région de Pékin est cependant plus riche en centres de R&D. La qualité et l’environnement de travail peuvent sensiblement varier d’une société à une autre. Les anciennes sociétés d’Etat sont généralement gage de qualité. Pour ce qui est de travailler avec des partenaires Chinois, il est extrêmement difficile de le faire à distance que ce soit pour des raisons pratiques aussi bien que culturelles. Les délais et la qualité ne sont pas toujours constants et il est préférable d’être présent localement pour s’assurer de la bonne marche des projets.
Pouvez-vous nous dresser un rapide panorana de votre marché, de la concurrence en Chine ?
L’optique est un des secteurs mis en avant par l’état chinois. La Chine connue comme l’usine du monde peine encore à innover. Mais le gouvernement débloque depuis peu des budgets considérables pour pousser les sociétés vers l’innovation. Ils vont très probablement suivre le même chemin que le Japon et Taiwan en leur temps. Il est important que les sociétés françaises qui décident d’aller produire en Chine, soient vigilantes face aux risques de copie. La violation de la propriété industrielle est encore répandue. Cela dit, une fois les risques évalués produire en Chine connaît les avantages que nous connaissons tous et qui permettent aux sociétés de rester concurrentielles.
Comment imaginez-vous l'évolution de votre secteur d'activité sur la zone dans les 5 ans ?
La plupart des sociétés du domaine de l’optique continuent à renforcer leur présence en Chine. C’est un domaine qui va probablement continuer de connaître une forte croissance sur les 5 prochaines années. Que ce soit pour l’achat, la vente ou la production, être présent en Chine semble aujourd’hui s’imposer.
Que vous a apporté votre formation pour le poste que vous occupez actuellement ?
Ma formation m’a apporté une connaissance technique générale qui me permet de travailler sur tout type de système et d’en discuter avec des professionnels de la mécanique, électronique, chimie ou autre.
Que faudrait-il adapter à la formation Centrale Marseille pour encore mieux répondre aux enjeux qui sont les votres ?
Il serait intéressant de proposer des cours de Chinois, d’aborder les thèmes de la logistique et de l’achat. Les cours de Propriété Intellectuelle sont importants et pourraient être accompagnés de quelques TD.
Pouvez-vous nous raconter une anecdote personnelle que vous avez vécue en Chine ?
En Chine, les déjeuners et diners d’affaires sont courants et permettent de créer de bonnes relations avec ses interlocuteurs chinois. Il est fréquent que les chinois choisissent en ces occasions des spécialités locales un peu atypiques pour nous les occidentaux. Il m’est donc arrivé de devoir choisir un serpent vivant puis d’avoir l’honneur qu’on me propose de boire un bol d’alcool de riz dans lequel reposait la bile du serpent, apparemment pleine de vertus.
Comptez-vous assister aux JO ? En entendez-vous parler ?
J’aimerais en effet profiter de la présence des JO en Chine pour aller assister à une épreuve. Les publicités relatives aux JO se font de plus en plus nombreuses que ce soit dans les taxis, à la télévision, dans les journaux… Il est difficile d’échapper au message ‘欢迎您北京’ (Bienvenue à Pékin) souvent suivi de la mention : ‘We are ready’ !
20:40 Publié dans Anciens élèves en Chine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : chine, economie, centrale, pekin, marseille, foucrey