12/05/2008

Pensée chinoise, pensée occidentale

Centrale Marseille Alumni - La Chine a-t-elle été un coup de foudre pour vous ?
François Jullien -Non, s’il y a désir, c’est de la philosophie. La question n’est pas d’aimer ou de ne pas aimer
la Chine.
Je suis philosophe et donc héritier de la pensée grecque. Mais j’ai choisi de prendre du recul avec la philosophie européenne et, pour cela, j’ai dû trouver un contexte de pensée à l’écart de l’Occident. Ce qui m’intéressait, c’est le fait que la culture chinoise est aussi développée que celle de l’Europe, mais que son développement s’est réalisé indépendamment de cette dernière, au moins jusqu’à la fin du XVIe siècle. À la différence du monde indien, lié à nous par la langue, et arabe, lié à nous par l’histoire.
Cette extériorité permet un dépaysement de la pensée et je souhaite exploiter celui-ci pour interroger les partis pris de la pensée européenne. Par une stratégie oblique, permettant une sorte de prise à revers : de façon à interroger de biais ce à quoi notre pensée est adossée, et ainsi dresser un vis-à-vis – non pas une comparaison, car nous n’avons pas de cadre commun pour cela – entre les deux cultures.

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Interview de François Jullien par Luc Bretones, Vianney Meunier et Eric Vandewalle